lundi 18 avril 2016

3 conseils et 3 lectures pour commencer à brasser sa bière

Vous êtes presque prêt? Vous voulez vous lancer? C'est probablement une des meilleures idées de votre vie, mais par où commencer? Il semble y avoir tant de livres et tant de ressources, sur lesquelles se fier quand on ne sait pas encore où donner de la tête? Relaxez, ouvrez une bière et notez ces quelques recommandations.

Tout d'abord, trouvez-vous un ami

Si vous avez une connaissance ou un ami brasseur, contactez-le. C'est selon moi le plus important. Non seulement cette personne pourra vous guider, mais elle pourra vous accompagner, brasser à vos côtés (ou vous aux siens, pour débuter). Brasser comporte quelques temps morts et les passer à jaser de bière avec une personne qui est passée par le même chemin que vous ne peut vraiment pas faire de mal.

Personnellement, j'aime brasser seul, mais j'aime encore plus brasser avec quelqu'un. Ça permet de multiplier les plaisirs. On discute, on écoute de la musique, on se fait des dégustations thématiques, on rigole et on fait de la bière. Sérieux, y'a mieux dans la vie?

Brasser, c'est aussi par moment un truc qui demande une certaine force physique. Lever ce chaudron du sol à la cuisinière ou verser ce chaudron rempli d'eau chaude peut être un exercice périlleux: pensez dizaines de kilos. Il y a aussi ces moments inévitables où vous manquerez de main (même à quatre) : la chanson des Beatles vous viendra en tête pour sur (With a little help from my friends).

Oui, il y a mieux, mais je vous déconseille de faire un aparté pour aller baiser. Brasser demande un minimum d'attention. Vous pourriez vous emballer et oublier quelque chose.

Ensuite, soyez propre

Votre mère vous a sans doute invité à vous laver les mains avant de passer à la table ou cuisiner, ce conseil tient toujours. Lavez-vous les mains, mais aussi assurez-vous que tout votre équipement est propre.

Attention : propre ne veut pas dire savonneux! Vous pouvez utiliser du savon, mais préférez un linge (propre) ou une éponge (propre et neuve de préférence) et de l'huile de coude. Pour ce qui restera de germes, on s'en occupera sous peu.

Une fois que tout est propre, il faut assainir. Vous lirez souvent qu'il faut aseptiser. C'est pratiquement impossible. Aseptiser veut dire absence totale de germes. Assainir, c'est éliminer 99% de ce qui est présent. C'est bien suffisant pour faire votre bière. Pour ça, vous aurez besoin d'un produit adéquat. Suivez les conseils de votre charmant marchand d'équipement / d'ingrédient, suivez la marche à suivre du produit choisi et tout ira bien.

Planifiez votre brassage

Vous verrez, souvent vous entendrez parler d'une « journée de brassage ». Ce n'est pas pour rien. Selon la quantité brassée, selon les techniques utilisées, selon votre équipement, selon votre organisation, votre brassage prendra d'un minimum de 2 heures (mes bières crues, 1 gallon) jusqu'à 8 heures (grosses bières genre barley wine ou scotch ale, 5 gallons).

L'organisation et la planification seront vos meilleurs amis.

Planifier sa journée de brassage, c'est bien sûr s'assurer d'avoir les ingrédients nécessaires (personnellement, je prépare tout à l'avance), l'équipement prêt à l'emploi (un jour vous allez arriver au moment de mettre en tourie pour vous rendre compte que vous n'en avez pas de libre ou qu'elle est en train de tremper après votre dernier embouteillage) et une levure prête à être ensemencée (on reviendra là-dessus dans un billet futur).

C'est aussi se faire un plan mentalement des étapes à suivre. Rien de pire qu'avoir terminé son empâtage et s'apercevoir qu'on a oublié l'eau pour le rinçage (et hop! 1 heure d'attente de plus!). J'aime bien me faire une petite répétition avant de commencer, particulièrement quand on brasse à plusieurs. Comme ça, chacun sait son rôle et peut rappeler aux autres ce qui est sur le point d'être oublié.

Pour ne pas s'en faire : The complete joy of homebrewing, Charlie Papazian

Charlie Papazian, c'est un peu le grand-père du brassage amateur. Ce livre a permis d'assouvir la curiosité de millions (oui!) de brasseurs amateurs depuis sa première édition en 1983 (la quatrième  vient juste de paraître). Les photos et illustrations datent un peu, mais le contenu a été maintenu à jour et enrichi d'édition en édition.

Charlie est célèbre pour sa maxime : "Relax - don't worry, have a homebrew". Relaxe, ne t'en fait pas, prend une bière maison. C'est malheureusement un conseil difficile à respecter lors de son premier brassin, mais combien utile par la suite.

L'approche de Charlie est linéaire. Vous commencez par un kit et un peu de théorie, puis vous améliorez ce kit avec un peu plus de théorie, puis vous brassez avec des extraits avec

davantage de théorie, puis vous faites des brassins hybrides (grains + extraits) avec encore plus de théorie et vous finissez pas mal connaissant et brassant tout grain.

Le tout, sans jamais vous en faire. Charlie est une espèce d'hippie du brassage amateur. C'est pour ça que je l'aime.

Charlie est aussi le fondateur l'association américaine des brasseurs amateurs, de l'association des brasseurs (ainsi que son président) en plus d'avoir créé le "Great American Beer Festival" et le "World Beer Cup", sans parler qu'il est aussi le fondateur-éditeur de la revue Zymurgy.

Vous avez déjà vu un documentaire (en anglais) sur la brassage amateur? C'était le barbu sympathique.

The complete joy of homebrewing, Charlie Papazian, William Morrow, 16.50$

Pour apprendre avec tout le sérieux du monde : How to brew, John Palmer

Je dois commencer par un aveu : je n'aime pas ce livre. La seule raison qu'il est mentionné ici, c'est que c'est un incontournable. Est-ce que je m'y suis référé? Oui. Est-ce qu'on me l'a cité? Oui. Est-ce qu'il est complet? Oui. Est-ce qu'il est bon? Oui.

Mais je n'aime pas le style de l'auteur. En fait, je n'aime pas l'auteur. Je l'ai vu dans d'innombrables vidéos et je ne le trouve pas sympathique. Par contre, il est compétent.

Vous êtes en droit de vous dire : « Non, mais kes-k'il-nous-raconte ?! ».

L'immense avantage de How to brew, c'est qu'il existe en version papier, mais surtout que son auteur en a mis l'essentiel gratuitement sur le web. Je dis essentiel parce que je n'ai pas fait de comparaison, mais à ma connaissance, il est complet sur son site.

How to brew, John Palmer, Brewer's publication, 17.96$ www.howtobrew.com

Pour apprendre avec les amis : nanobrasseur

Viendra immanquablement le moment où vous aurez une question que seule l'expérience pourra élucider. Ce jour-là, vous pourrez compter sur le gro
upe Facebook Nanobrasseur.

Personnellement, je le consulte tous les jours. Pour connaître l'actualité, pour savoir ce qui se fait dans les cuisines des autres, pour voir les questions de chacun, pour lire sur des techniques que je n'utiliserai jamais (ou plus tard), il n'y a pas mieux que nos pairs.

Ils sont brasseurs depuis peu, brasseurs depuis des décennies, professionnels, amateurs avertis, beer geeks, professeurs, propriétaires de brasserie, au Québec, en France, en Belgique et ailleurs.

J'étais le 1000e abonné il n'y a pas si longtemps et à l'heure où j'écris ces lignes le groupe est près des 3000 abonnés. Ils ont même des t-shirts. J'ai le mien.

C'est une communauté sympathique, qui ne juge pas, est curieuse, se reprend quand elle s'écarte du droit chemin.

C'est surtout en français.

Bref, ce seront vos meilleurs amis (j'en ai rencontré quelques-uns et c'est des chouettes personnes!).


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